20/08/2025 francesoir.fr  2min #287857

Médicaments : Bruxelles persiste avec le dioxyde de titane

France-Soir

 francesoir.frun médicament français en vente libre contenant du paracétamol

AFP - MYCHELE DANIAU

Le 6 août, la Commission européenne a confirmé qu'elle ne bannirait pas le dioxyde de titane des médicaments, malgré des soupçons persistants sur sa capacité à altérer l'ADN. Appuyée par l'Agence européenne des médicaments (EMA), Bruxelles estime qu'aucune alternative crédible ne permettrait, pour l'instant, de garantir la qualité et la stabilité des traitements.

On parle ici d'un additif banni des produits alimentaires en Europe depuis 2022, à cause de sa potentielle génotoxicité. Sous forme nanométrique, il est capable de franchir les barrières biologiques et de s'accumuler dans l'organisme. Pourtant, on le retrouve encore dans des dizaines de milliers de spécialités pharmaceutiques, du Spasfon à l'Euphytose, comme le rappelle Reporterre. L'ONG Avicenn, qui surveille de près les nanotechnologies, dénonce une complaisance coupable de la Commission, qui "s'est appuyée uniquement sur les données fournies par les industriels". L'association cite le cas d'une patiente atteinte de la maladie de Crohn, exposée quotidiennement à dix fois plus de dioxyde de titane qu'un Français moyen.

Le contraste est d'autant plus saisissant que l'industrie cosmétique et agroalimentaire, sous pression réglementaire et médiatique, s'est déjà largement détournée de cet additif. Même des marques comme L'Oréal ont reformulé leurs rouges à lèvres pour exclure sa forme nanométrique. Mais dans le domaine pharmaceutique, la logique semble inversée : priorité à la stabilité des pilules, au détriment du principe de précaution.

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